Sophrologue : un métier qui a le vent en poupe

Decouverte du métier de Sophrologue

Lorsque je suis rentré à l’école de sophrologie caycédienne de Midi-Pyrénées (ERES) en 1992, je ne pensais pas encore que je pourrais en faire mon métier. Ma chance fût d’intégrer une des premières écoles crées en France par une pionnière en la matière, madame Paule VERNE. Cette grande dame, qui a été une des premières élèves du professeur Alfonso Caycedo, créateur de la sophrologie,  était une remarquable pédagogue, doublée d’un esprit curieux. Son désir d’apprendre l’avait amené à se former à des disciplines complémentaires telles que la PNL, l’Ennéagramme, ainsi que des méthodes énergétiques telles que l’EFT.

Quelle ne fût pas ma surprise, quand, au bout de quelques sessions de formation, elle m’interpella, pince sans rire, et m’assène : «Ainsi, vous venez de l’université pour retourner en maternelle ». L’explication est simple : je pratiquais la méditation zen ou zazen depuis 5 ans et ne savais pas qu’elle pratiquait aussi. Connaissant les deux disciplines, je compris plus tard que son trait d’humour  s’accordait parfaitement avec la pertinence de son observation. Il n’est pas question de créer une hiérarchie, mais là où la méditation zen emprunte une « voie directe », la sophrologie a une pédagogie progressive, souvent mieux adaptée à l’Homme occidental.

Sophrologue : un choix éclairé

Il n’est pas rare que l’on m’appelle ou prenne rendez-vous pour avoir un avis éclairé de « vieux sophro » sur la discipline, sur le choix des différentes écoles, sur la pratique en cabinet, etc.

Plusieurs difficultés potentielles se dégagent. J’encourage chacun à découvrir la sophrologie chez un bon professionnel sophrologue à Toulouse avant de s’inscrire où que ce soit. En effet, les « projections » sont souvent les mêmes : il y a confusion entre être sophrologue et pratiquer la méthode pour soi. Je précise qu’il s’agit de personnes voulant assumer ce rôle au sein d’un cabinet. J’ai observé ces dernières années un drôle de phénomène qui illustre mon propos. La réalité économique a poussé beaucoup de grandes entreprises à se débarrasser d’employés « indésirables », dans la perspective de faire des économies. On propose alors à l’employé de financer une formation pour accélérer le processus.

C’est là qu’une grande partie de ce public, souvent stressé, acculé à faire des choix, d’un âge social souvent « avancé », se tourne vers les professions du bien-être, la sophrologie occupant une place de choix. Je ne suis pas sûr que toutes les écoles aient la même objectivité et le même désintéressement que moi, à l’heure du conseil. La tentation, là comme ailleurs, peut être parfois, de privilégier une logique commerciale, disons-le sans détour. Donc, ouvrir les yeux et prendre son temps.  Pour précision, il faut rappeler que la sophrologie a plusieurs orientations liées aux métiers de la santé, la pédagogie, le social, la préparation mentale, autant de choix liés à la réalité objective de l’apprenti et sa professionnalisme. Dans ce cas la pratique de la sophrologie vient enrichir le potentiel de l’individu dans l’entreprise.

Les formations pour devenir sophrologue

Cette étape franchie se pose la question du choix de la structure, académie ou école. Là aussi, gare aux conflits de clochers entre caycédiens et non caycédiens. En effet, il y a des écoles reconnues par le créateur de la méthode et d’autres non. Mon avis, qui n’engage que moi, est qu’il y ait du pour et du contre dans les deux. Cela dépend plutôt de la qualité de l’enseignement et de l’équipe pédagogique.

Devenir sophrologue : une vocation

Une fois affranchi et riche de ces connaissances, on doit prendre conscience que ce type de métier se confond avec une philosophie de vie. Celle-ci induit une certaine hygiène de vie, une pratique régulière de la méditation et autres techniques qui nous permettent de rester centrés. Faire une séance est une chose, recevoir deux ou trois, quatre personnes par jour, des individus en grande souffrance parfois, pendant des jours, des semaines et des années nécessite une vraie autodiscipline. Pour ma part, j’ai appris, pratiqué, puis transmis des connaissances et pratiques qui m’apparaissaient parfaitement complémentaires aux exercices de sophrologie. Il s’agit de la cohérence cardiaque, l’EFT, la méditation pleine conscience, le zazen, les fleurs de BACH, l’ho’oponopono, les 5 blessures de l’âme.

Enfin, lorsqu’on débute le métier dans le cadre des séances individuelles, l’humilité doit être de mise car le certificat en poche ne nous donne le droit que de…commencer à apprendre par la pratique. Au fil du temps, seuls nos patients nous diront si nous sommes à notre place ou pas.

Un dernier détail qui me semble essentiel : soyez attentif à la mise en œuvre de votre activité. Je veux dire, soignez l’aspect « installation » : choisir le meilleur statut (association, libéral, autoentrepreneur), soigner votre communication : site internet, référencement, annuaires, flyers, cartes de visite. Malgré ça, n’oubliez pas que votre meilleur messager est la qualité de votre travail relayée par le bouche à oreille. In fine, voici le vrai juge de paix qui fait taire toute spéculation sur les nombreuses variantes que nous pouvons apporter à notre activité de sophrologue.